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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1646. À MADAME TENNANT.
Paris, 16 février 1877.
Ma vieille amie, ma chère Gertrude.

Comment allez-vous, vous d’abord, puis vos deux filles, votre fils, et tout ce que vous aimez, tout ce qui vous intéresse ?

Dimanche dernier, j’ai été agréablement surpris de voir entrer chez moi Hamilton[1]. J’aime à croire qu’il vous a calomniée, car il m’a dit que vous ne viendriez pas à Paris ce printemps. Il se trompe, n’est-ce pas ?

J’ai travaillé cet hiver frénétiquement. Aussi mon volume peut paraître à la fin d’avril prochain. Tourgueneff commence aujourd’hui à traduire le troisième conte. Il paraîtra en français dès qu’il sera paru en russe.

À propos de littérature, pouvez-vous me rendre le service suivant ? Vous n’ignorez pas qu’on veut élever à Paris une statue à George Sand ? Une commission s’est formée dans ce but, et j’en fais partie. Le président m’a demandé aujourd’hui si je ne connaissais pas lord Houghton. Je me suis rappelé qu’il était de vos amis. Donc pouvez-vous lui demander s’il consent à laisser mettre son nom parmi les membres de la commission ? C’est un honneur que nous lui demandons de nous faire. Cette condescendance ne l’engagera à rien de plus. S’il y consent, on lui adressera cette

  1. Hamilton Aïdé.