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CORRESPONDANCE

entreprendre un livre comme celui que je fais. Tous les jours je passe mon après-midi à la Bibliothèque Nationale où je lis des choses stupides, rien que de l’apologétique chrétienne, maintenant. C’est tellement bête qu’il y a de quoi rendre impies les âmes les plus croyantes. Oh ! quand on veut prouver Dieu, c’est alors que la bêtise commence.

Connaissez-vous Schopenhauer ? J’en lis deux livres. Idéaliste et pessimiste, ou plutôt bouddhiste. Ça me va.

Il y a du talent dans l’autobiographie de Vallès (Jacques Vingtras). Pauvre diable ! On comprend son fiel. N’importe ! c’est un vilain coco, et j’aime mieux la Correspondance de Berlioz. À propos, Faure et Gallet vont faire un opéra sur Faustine. J’ai rompu avec Catulle Mendès, et Reyer va prendre Barbier pour se mettre à Salammbô. De plus il y a peut-être moyen de faire jouer la Féerie, la fameuse Féerie ! toujours inédite. Enfin la chance a l’air maintenant moins mauvaise.


1857. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, dimanche matin, 15 juin 1879.
Ma Chérie,

Je t’envoie un mot aimable d’A. Silvestre dans l’Estafette que Guy m’a apporté hier.

Comme je me méfie du jeune Charpentier, j’ai été parler moi-même à d’Hervilly, pour le Rappel.