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CORRESPONDANCE

1858. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, jeudi, 19 juin 1879.
Mon Caro,

Le portier ne m’a remis pour toi aucun journal. Tu as dû recevoir ce matin un bel article de Banville. Ce paragraphe me semble mériter une carte de visite. Théodore de Banville demeure rue de l’Éperon, 10.

Demain, je retournerai chez Bergerat. Enfin, pauvre chérie, je soigne ta gloire.

Le dîner chez Frankline a été charmant et bon. Convives : Carrière, un jeune médecin fort instruit, et M. de Pressensé, qui nous a fait le récit de la fameuse séance de la Chambre à laquelle, plus indifférent que toi, je ne regrette point de n’avoir pas assisté. Les fureurs de Cassagnac me semblent aussi intéressantes que celles d’un voyou dans un cabaret.

Je n’ai pas encore été chez Flavie, parce que, jusqu’à présent, j’ai été surchargé de courses, d’affaires et d’études. Je mets un terme à mes lectures, samedi ! Si j’ai besoin de livres, Ernest m’en prendra quand il viendra à Paris et les rapportera. C’est convenu avec ces messieurs.

Je comptais partir lundi, en effet. Mais je garde encore deux jours pour différentes courses et je reviendrai mercredi au plus tard. […]

Mardi, à midi, comme j’étais en manches de chemise et prêt à partir pour la Bibliothèque, coup de sonnette. Un monsieur en cheveux blancs