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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Oui, je vous lirai mon roman quand il sera fini et j’irai à Villenauxe s’il n’y a pas d’autre moyen ; mais vous me rendriez un vrai service en venant à Paris. Notez que cette lecture, faite à haute voix, demandera plusieurs jours.

Mais quand aurai-je fini ? Pas avant le commencement d’avril. Puis, il me faudra encore six mois au moins pour le second volume. Rien n’est conclu avec la revue de Mme Adam. Il est probable cependant, si l’on m’offre beaucoup d’or, que je pousserai là ma copie.

Que vous ayez à vous plaindre du Moniteur, ça ne m’étonne pas, le Dalloz étant, entre nous, un vilain coco et qui s’est conduit envers moi comme un vrai polisson.

Je connais l’article de Poupard-Davyl contre Daudet. Mais est-ce que tout cela regarde le public ?

L’autobiographie du père Michelet, dans le Temps, m’a paru une platitude. Je soupçonne son épouse d’y avoir trop collaboré. D’ailleurs, je n’aime les confessions que lorsqu’elles sont excessives. Pour qu’un monsieur vous intéresse en parlant de sa personne, il faut que cette personne soit exorbitante, en bien ou en mal. Donner au public des détails sur soi-même est une tentation de bourgeois à laquelle j’ai toujours résisté.

Pourquoi trouvez-vous la politique si laide ? Quand donc a-t-elle été jolie ?

Avez-vous admiré la fête de Florian ? Dans quel but fêter Florian ? C’est un comble ! Et le père Hugo qui était président d’honneur ! Farce ! farce !