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CORRESPONDANCE

J’ai adressé à son rédacteur et à son éditeur des admonestations qui manquaient de tendresse. Jamais je ne leur pardonnerai leurs petits dessins (bonshommes) dont je reçois des plaintes de partout.

N’oublie pas Banville (10, rue de l’Éperon) ; il sera sensible à la politesse et c’est un brave homme.

Ton pauvre mari n’en peut plus ! Mais il y met une patience héroïque. Il croit que tout sera fini lundi ou mardi. Quel soupir de soulagement, ma pauvre chérie ! Allons-nous enfin vivre sans le souci permanent de l’argent ?

Tu as raison pour ton projet de voyage ici. Ton Préhistorique ne t’attend pas avant six semaines (la dernière quinzaine d’avril).

Bouvard et Pécuchet ne vont pas mal. J’entrevois de grands horizons dans ce dixième chapitre.

Félicitations et applaudissements des Rouennais pour ma lettre à Guy. Le Petit Rouennais l’a reproduite.

Reçu ce matin une lettre de Bardoux, toute en sucre, et hier une boîte de raisins, envoyée par Mme Brainne.

Par moments il m’ennuie de toi démesurément et je sens le besoin de te pétrir, et de bécoter ta mine.

Nounou.

La nomination de Du Camp à l’Académie me plonge dans une rêverie sans bornes et augmente mon dégoût de la capitale ! Mes principes n’en sont que renforcés. Labiche et Du Camp, quels auteurs ! Après tout, ils valent mieux que beau-