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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/60

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CORRESPONDANCE

1689. À MADAME TENNANT.
Mercredi 23 juillet 1877.

Je ne saurais vous dire combien votre lettre m’a ému. Caroline en a pleuré comme moi. Votre chagrin me pénètre, ma chère Gertrude. Je songe amèrement à ses pauvres parents ! Quelle atrocité du sort ! Plus que jamais vous devez serrer vos enfants sur votre cœur avec tendresse, ma chère Gertrude, ma vieille amie, « ma jeunesse » ! Que vous dire ? Je me sens écrasé en me figurant ce qui se passe dans votre maison. Et comme vous avez été forte et vaillante dans tout cela !

Pour de pareilles douleurs, tout mot de consolation est une offense. Donnez-moi de vos nouvelles le plus souvent que vous le pourrez.

Ce serait donc vrai ? Je vous reverrais au printemps prochain ?

Tout à vous, du fond de l’âme.


1690. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Samedi 27 juillet [1877].
Princesse,

Si je vous écrivais aussi souvent que je pense à vous, vous recevriez de moi, tous les jours, non pas une, mais plusieurs lettres. Mais j’ai peur de vous ennuyer (vous savez que je suis timide) et puis je n’ai rien à vous dire, sinon que je voudrais