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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/91

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Rabelais et sur la géologie ! Pourquoi ? « Nos populations » (style du Journal de Rouen) sont sourdement exaspérées. Mais le plus beau, c’est le père Baudry (de l’Institut). Je l’ai trouvé au paroxysme de la fureur mac-mahonnienne (textuel). Voilà ce qu’on a fait des modérés. La bêtise humaine actuellement m’écrase si fort que je me fais l’effet d’une mouche ayant sur le dos l’Himalaya. N’importe ! Je tâcherai de vomir mon venin dans mon livre. Cet espoir me soulage.

Dans toutes les gares où je me suis trouvé j’ai vu vos œuvres au premier plan, ainsi que celles de Zola.

Je suis bien curieux de votre travail sur la politique de Louis XV. C’est un des coins les moins connus de l’histoire de France. Mais je ne vois pas comment vous emboîtez cela dans les monographies sur les dames de l’époque.

Et cette histoire d’un clown, ou plutôt ce roman sur les clowns ? Y pensez-vous ?

D’après le ton de votre lettre, vous me semblez en bon état. Tourgueneff m’a l’air embêté, je ne sais pourquoi. Cependant il se porte bien actuellement.

Je compte être revenu à Paris vers le jour de l’an, alors nous reprendrons nos dimanches et nos dîners philosophiques, dont le besoin se fait sentir.

D’ici là je vous embrasse. Donnez-moi de vos nouvelles de temps à autre. Bonne pioche et belle humeur, si c’est possible. Tout à vous.