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CORRESPONDANCE

1968. À SA NIÈCE CAROLINE.
Nuit de lundi [15-16 mars 1880].

Je voudrais bien ne pas mécontenter mon loulou ; ni moi non plus. Donc voilà ce qu’il faut faire : garde ta chambre telle qu’elle est, mais débarrasse-moi du piano (c’est convenu), de la suspension de la salle à manger, de la machine à coudre, du bahut et du canapé en perse — tout au moins du bahut. Tu mettras le canapé de perse dans l’antichambre. Arrange-toi aussi pour que le corridor soit net. Enfin, ne conserve que ce qui t’est vraiment utile pour dormir et t’habiller, reprends le buste dans ta chambre (ou laisse-le sur le haut de la bibliothèque)…

Quant à ton voyage à Croisset, il me semble, chérie, que tu ferais bien de venir seulement après être quitte de tes œuvres picturales. Ce serait plus prudent.

J’avais projeté d’avoir à déjeuner, le jour de Pasques, Zola, Goncourt, Daudet et Charpentier, qui s’attendent à cette invitation depuis longtemps. Jules Lemaître doit d’ailleurs venir ce dimanche de Pasques. Il me l’a promis, lors de sa dernière visite, le mercredi des cendres. Il faut que je m’exécute et j’aurais aujourd’hui écrit à ces Môssieux sans ta lettre de ce matin.

En conséquence, je te propose de venir un peu après, à la fin de l’autre semaine, vers le 5 ou 6 avril. Ernest ne peut être arrivé à Paris avant le 20. Prévenue de son arrivée, tu y retourneras,