Page:Flaubert - L’Éducation sentimentale éd. Conard.djvu/447

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Il se leva pour sortir ; et la voix de l’Ibérien le poursuivait :

Y todos los españoles descarían ver allí reunidas las deputaciones de los clubs y de la milicia nacional. Una oración fúnebre, en honor de la libertad española y del mundo entero, serà pronunciada por un miembro del clero de Paris en la sala Bonne-Nouvelle. Honor al pueblo francés, que llamaría yo el primero pueblo del mundo, si no fuese ciudadano de otra nación !

— Aristo ! glapit un voyou, en montrant le poing à Frédéric, qui s’élançait dans la cour, indigné.

Il se reprocha son dévouement, sans réfléchir que les accusations portées contre lui étaient justes, après tout. Quelle fatale idée que cette candidature ! Mais quels ânes, quels crétins ! Il se comparait à ces hommes, et soulageait avec leur sottise la blessure de son orgueil.

Puis il éprouva le besoin de voir Rosanette. Après tant de laideurs et d’emphase, sa gentille personne serait un délassement. Elle savait qu’il avait dû, le soir, se présenter dans un club. Cependant, lorsqu’il entra, elle ne lui fit pas même une question.

Elle se tenait près du feu, décousant la doublure d’une robe. Un pareil ouvrage le surprit.

— Tiens ? qu’est-ce que tu fais ?

— Tu le vois, dit-elle sèchement. Je raccommode mes hardes ! C’est ta République.

— Pourquoi ma République ?

— C’est la mienne, peut-être ?

Et elle se mit à lui reprocher tout ce qui se passait en France depuis deux mois, l’accusant