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Le but de cette revue était de traiter, au point de vue démocratique, toutes les questions à l’ordre du jour.

P. 195. Fourier. — Fourier (1772-1837) basait ses doctrines sur la loi de l’attraction. Chaque homme doit chercher à satisfaire ses passions. Le travail, dans la société nouvelle, ne sera plus pénible, car il ne sera plus imposé ; il deviendra si attrayant que tous les oisifs d’aujourd’hui s’y livreront avec plaisir. Si les passions sans frein ont été funestes jusqu’à présent, il n’en sera pas de même lorsqu’elles auront trouvé le milieu convenable, c’est-à-dire l’association organisée suivant « l’ordre combiné ». Une association de dix-huit cents membres constitue un phalanstère, le phalanstère se subdivise en phalanges, la phalange en séries, la série en groupes, le groupe se compose de sept ou neuf individus.

Fourier était hostile aux saint-simoniens qu’il appelait des « histrions sacerdotaux ».

Après la mort de Fourier, son école fut dirigée par Victor Considérant, et joua un rôle important jusqu’à la Révolution de 1848.

P. 195. Saint-Simon. — Saint-Simon était mort en 1825. Son école fut florissante surtout aux environs de 1830. Les principaux adeptes furent Augustin Thierry, Auguste Comte, Olinde Rodrigues, Bailly de Blois, Léon Halévy, Duvergier, Bazard, Enfantin, Cerclet, Buchez, Carnot, Michel Chevalier, Pierre Leroux, Jean Regnaud, E. Péreire, Félicien David, Guéroult, Charton, etc. Les saint-simoniens se dispersèrent en 1832 (voir à ce sujet la note consacrée au père Enfantin). Le saint-simonisme eut une influence énorme sur les écoles socialistes qui suivirent.

P. 195. Comte. — Auguste Comte (1795-1857) avait publié le Système de politique positive (1828) et le Cours de philosophie positive (1839-1842).

P. 195. Cabet. — Cabet (1788-1856) avait été avocat à Dijon, puis à Paris. Après la Révolution de 1830 il fut nommé procureur général en Corse, mais révoqué l’année suivante pour outrages au gouvernement de Louis-Philippe. Les électeurs de Dijon l’envoyèrent à la Chambre des députés (1831). Il fit paraître une Histoire de la Révolution de 1830, et fonda un journal : le Populaire.

En 1834, il fut condamné à deux ans de prison pour offense au roi et se réfugia en Angleterre. Il posa les principes d’une société communiste dans ses Douze lettres d’un communiste à un réformiste et dans son Voyage en Icarie (1842).

En 1847, Cabet acheta des terrains considérables dans le