ton âme pose tout et que cette âme soit mensonge, que deviendra la certitude de ce qui est posé ? que seras-tu ? qu’y aura-t-il ? Pendant le sommeil de la vie, l’homme comme un dieu engourdi, sent confusément qu’il rêve. Mais si jamais ne venait le réveil ? si tout cela n’était qu’une dérision ? qu’il n’y eût que néant ? Ah ! ah ! tu ne conçois pas que le néant puisse être ? Mais si c’était l’absurde au contraire qui fût le vrai ? Y a-t-il même quelque chose de vrai ? On ne prouve rien, et quand même on prouverait tout, jamais une preuve n’existe que par rapport au monde qu’elle concerne et à l’intelligence qui la perçoit. Et si ce monde lui-même n’est pas, si cet esprit n’est pas ? Ah ! ah ! ah !
Mais tu es, toi… pourtant… je te sens !
Oui, j’y vais ! j’y vais !
Il se retrouve devant sa cabane étendu tout à plat, sur le dos, immobile.