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Page:Flaubert - Le Candidat.djvu/146

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Rousselin.

Pourquoi ne sont-ils pas venus ?

Murel.

Comment les amener, étant absent ?

Rousselin, à part.

Cela, c’est une raison.

Murel.

Vous ne connaissez pas leur humeur ; et je parie que d’ici à dimanche prochain, si je voulais, j’aurais le temps… Mais non, je ne m’en mêle plus… et… je recommanderai Gruchet !

Rousselin, à part.

Il me fait des menaces !… Est-ce que j’aurais encore des chances ? (Haut.) Ainsi, vous croyez… que l’effet de la réunion… n’a pas été absolument mauvais ?

Murel.

Ah ! vous avez blessé le peuple !

Rousselin.

Mais j’en suis du peuple ! Mon père était un modeste travailleur. Voilà ce qu’il faut leur dire, mon bon Murel, et que j’ai souffert pour eux, car le Gouvernement a mis la main sur moi, là, tout à l’heure ! Retournez à la filature.

Murel.

Mais écoutez !… j’apporte… — on n’attend plus que le certificat de décès de mon cousin… —