Page:Flaubert - Le Candidat.djvu/28

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Madame Rousselin.

Quelle tirade, ma chère ! Vous êtes plus que jamais en veine poétique !

Onésime.

Mademoiselle, en effet, sauf un léger accent, nous a détaillé tout à l’heure, le Lac de M. de Lamartine… d’une façon…

Madame Rousselin.

Mais vous connaissiez la pièce ?

Onésime.

On ne m’a pas encore permis de lire cet auteur.

Madame Rousselin.

Je comprends ! une éducation… sérieuse ! (Lui passant sur les poignets un écheveau de laine à dévider.) Auriez-vous l’obligeance ?… Les bras toujours étendus ! fort bien !

Onésime.

Oh ! je sais ! Et même, je suis pour quelque chose dans ce paysage en perles que vous a donné ma sœur Élisabeth !

Madame Rousselin.

Un ouvrage charmant ; il est suspendu dans ma chambre ! Louise, quand tu auras fini de regarder l’Illustration

Murel, à part.

On se méfie de moi ; c’est clair !

Madame Rousselin.

J’ai admiré, du reste, les talents de vos autres