Aller au contenu

Page:Flaubert - Le Candidat.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rousselin.

Forcément ! et en bonne conscience, ce n’est pas ma faute ! sans rancune, n’est-ce pas ? (Appelant.) Pierre ! mon buvard, et un encrier ! Asseyez-vous là ! Vous allez préparer ma profession de foi aux électeurs.

(Pierre apporte ce que Rousselin a demandé, et le dépose sur la petite table, à droite.)

Murel.

Moi ! que je…

Rousselin.

Nous la reverrons ensemble ! Mais commencez d’abord. Avec votre verve, je ne suis pas inquiet ! Ah ! vous m’avez donné tout à l’heure un bon coup d’épaule, pour mon discours ! Je ne vous tiens pas quitte ! Est-il gentil ! — Je vous laisse ! Moi, je vais à mes petites affaires ! Quelque chose d’enlevé, n’est-ce pas ? — du feu ! (Il sort.)



Scène XII.

MUREL, seul.

Imbécile ! Me voilà bien avancé, maintenant ! (À la cantonade.) Mais, vieille bête, tu ne trouveras jamais quelqu’un pour la chérir comme moi ! De quelle façon me venger ? ou plutôt si je lui faisais peur ? C’est un homme à sacrifier tout pour être élu. Donc, il faudrait lui découvrir un concurrent ! Mais lequel ? (Entre Gruchet.) Ah !