Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/123

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modillons aux corniches, niches à momies. Ça devait être un très bel endroit.

Retour d’Aboukir à Memphis au galop.

Nous lisons nos notes sur Memphis, couchés sur le tapis ; les puces sautent sur le papier. — Promenade au coucher du soleil dans les bois de palmiers, leur ombre s’étend sur l’herbe verte comme les colonnes devaient faire autrefois sur les grandes dalles disparues. — Le palmier, arbre architectural. — Tout en Égypte semble fait pour l’architecture, plans des terrains, végétations, anatomies humaines, lignes de l’horizon.

Mercredi, retour au Caire, presque toujours sous des palmiers. La poussière qui s’étend sous leurs pieds est clairsemée des jours du soleil qui passent dessous ; un champ de fèves en fleurs embaume le soleil est chaud et bon. Je rencontre un scarabée sous les pieds de mon cheval. Nous passons le Nil à Bédrachein, laissant Toura de l’autre côté du Nil, un peu sur la droite.

Grand espace plat de sable jusqu’aux tombeaux des Mameluks, bon soleil, sentiment de route, poudroiement, chaleur. J’étreins mon cheval dans mes genoux et je vais le dos voûté, la tête sur la poitrine. Nous rentrons par Caraméïdan et la citadelle.

Le mercredi 12 était l’anniversaire de ma naissance, 28 ans.

RETOUR AU CAIRE.

Mosquée de Hassan : vestibule rond, pendentifs ou stalactites, grandes cordes qui pendent d’en haut. Nous mettons des babouches de palmier.