Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/155

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dit qu’il était mort depuis) et du sieur Ortalli : il faut aller chez eux ! — Récriminations d’Ortalli sur le compte de Curg. — Arrivée d’un domestique anglais et du drogman Abraham chez Fioravi, qui nous montre, sous une barrique, dans sa cour, une statue égyptienne (de la décadence) assise et les bras croisés c’est une femme. À la fenêtre, nous voyons une Grecque, petite, blanche, yeux bleus, allaitant un enfant (c’est la femme de Fioravi ?). — Fioravi, pantalon de toile, veste, main estropiée, spina ventosa. — Ortalli : « si vous avez besoin de moi ? », me rappelle François, mon guide d’Ajaccio.

Nous retournons dans la rue des almées, je m’y promène exprès ; elles m’appellent : « cawadja, cawadja, batchis ! batchis, cawadja ! » Je donne à l’une, à l’autre, des piastres ; quelques-unes me prennent à bras le corps pour m’entraîner, je m’interdis de les b..... pour que la mélancolie de ce souvenir me reste mieux, et je m’en vais.

Le fils Issa aveugle.

Nous avons un nouveau matelot, Mansourh. Avant de partir nous achetons à un homme qui nous les propose, sur le rivage, une boîte de dattes sèches de la Mecque !

Repartis vers 2 heures et mouillé à 11 heures du soir à Nakhadeh.

Jusqu’à présent le Nil ne se rétrécit pas.

La nuit, quelques étoiles se mirent dans l’eau, elles y sont allongées comme la flamme de grands flambeaux.

Le jour, sous le soleil, à la pointe de chaque vague brille une étoile de diamant.

Les montagnes ont quelquefois des dispositions