Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous une espèce de tente supportée par quatre bâtons. — À gauche, en arrivant à Assouan, quand on double Éléphantine, restes d’un mur romain. — Rocher avec une inscription hiéroglyphique.

Éléphantine. — Promenade dans Éléphantine. Une cange échouée sur sa rive (côté d’Assouan), sous des palmiers, dans la position d’un gros poisson laissé par la marée. — Mansourh nous accompagne. — Enfants qui nous suivent. — Nous tournons, nous passons sous les palmiers ; les sakis, tirés par deux maigres vaches, crient ; un enfant est assis derrière. Au bout de l’île, banc de sable ; au milieu de l’île, verdure de l’orge ; à la partie méridionale, ruines, débris de poteries et un cimetière près de deux piliers (reste d’une porte), dont les dessins sont fort abîmés. À cet endroit, en se tournant vers le Nord, on a le paysage suivant : au premier plan, des terrains gris ; entre deux avancées de palmiers, la verdure de la prairie ; au bout de l’île, le Nil dans la découpure des rochers, et, sur la droite, le palais blanc de Mahmoud-bey, qui semble tout au bout de la prairie quoique en étant très loin ; des deux côtés, le Nil ; à gauche, des collines de sable toutes jaunes ; à droite, Siout dans les palmiers.

Au coucher du soleil, les arbres ont l’air faits au crayon noir et les collines de sable semblent être de poudre d’or. De place en place elles ont des raies noires minces (traînées de terre, ou plis du vent) qui font des lignes d’ébène sur ce fond d’or, or comme celui des vieux sequins.

Assouan n’est pas tout à fait sur le bord du Nil, il faut monter.

Nous allons dans un petit khan acheter de la