Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du pays pour acheter une lyre nubienne et trouver des provisions. Nous entrons dans une maison séparée en deux intérieurement par une natte et y buvons de l’eau dans une courge creuse.

Un corbeau se tient, immobile, non loin d’un chameau malade, il sent l’odeur du moribond ; de temps à autre, quand je lui jette des pierres, il s’écarte, puis il revient bientôt. Ces chameaux, éreintés, ont le dos bleu par l’usure de la selle, aux jambes des gales et des marques de feu ; ils ferment l’œil à demi, sont très maigres. Trou profond à l’arcade zygomatique.

Maison où l’on boit du bouza, toute basse et couverte de plusieurs nattes qui s’épandaient au dehors un homme, accroupi contre le mur et qui p...... était presque aussi grand qu’elle. Un homme chantait dans la maison, par la porte j’ai vu ses jambes. Un peu plus loin, à gauche, même aspect, seulement la maison est un peu plus grande. — Agglomération de deux ou trois maisons. — Je revois une p..... que j’avais vue la première fois en montant le Nil. Petite, grasse, mastoïdes écartés, bras très forts et très beaux, elle est entourée d’un linge, gris de crasse ; verroterie au col et aux bras, au col un collier en ficelle dont le milieu est une espèce de scarabée.

Les selles des chameaux sont rangées debout, le cul l’une dans l’autre ; des tas de grains sont entourés de nattes.

Au bord de la rive, des bateaux amarrés. Des enfants, quand nous partons, se jettent à l’eau et viennent nager autour de la cange pour avoir un batchis.

Vers 2 heures, aperçu, sur un petit rocher,