Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/194

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cinq à six mois à être malade, il faut attendre que les chairs tombent. L’effendi nous dit cette petite phrase en riant. Le plus ordinairement, en Nubie, c’est sur la plante des pieds que se pratique la bastonnade. Les Nubiens redoutent beaucoup ce supplice, parce qu’ils ne peuvent plus marcher après. Au bout d’une visite de trois heures, le nazir nous quitte, il fait aborder sa cange à la maison d’un chef des Ababdiehs, avec un jardin clos et des palmiers. Un arbre trapu sous lequel nous distinguons beaucoup de monde, il est assis dessous et se chamaille avec eux sans doute.

Le soir, abordé près du temple de Maharrakah, que nous allons voir après dîner, à la clarté des étoiles. Elles brillent entre les colonnes, au-dessus de nos têtes, dans les brèches des ruines ; un matelot nous éclaire avec sa lanterne.

Maharrakah. — Vendredi matin, visité le temple. Était-ce un temple ? une église ? Un voyageur moderne, au dire d’un jeune Arabe qui nous accompagne, a mis ces inscriptions grecques, dont il a ensuite recouvert quelques-unes, et des peintures murales sur le mur de droite. Sur un pan de mur, qui fait partie d’une petite enceinte carrée voisine du temple, et dont il m’est impossible de retrouver la destination, à côté de restes de figures égyptiennes entaillées sur la pierre est représentée une sorte de Vierge, d’un style fruste, tenant un homme sur ses genoux ; derrière elle, un gros palmier mal fait. — Autre bonhomme de même style, portant un vase long. — Amas d’étrons d’hyènes, elles viennent ch… là toutes les nuits.

Pendant que Maxime travaille son épreuve, Joseph, assis à côté de moi sur le sable, me parle