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Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/228

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pilules de cantharides. Dans la journée il nous avait fait cadeau d’œufs, de lait, de poules et d’un mouton. Son petit nègre : veste de damas, yeux ronds et sortis, un peu injectés de sang.

Médinet-Abou. — Enceinte ptoléméïde du temple, deux pylônes.

À gauche, entrée du palais, pavillon à deux étages. L’étage était supporté par des consoles, qui sont des têtes d’hommes ; les fenêtres carrées sont plus grandes en large qu’en long, de face, tandis que les fenêtres de côté, les latérales, sont plus grandes en long qu’en large. Sur la face intérieure du pavillon, rois tenant à la main des vaincus et les amenant à des dieux ; les vaincus ont des coiffures de sauvages.

Dans la première cour, petit temple carré, avait deux étages, était enclavé dans le palais. Les ruines des maisons arabes encombrent tout et moutonnent à l’œil. Le dos ainsi tourné au Nil, quand on regarde devant soi, on voit les montagnes blanches à gauche, la chaîne libyque en face dominant le palais ; à droite les colonnades de l’Amenophium bordées à leur extrémité par quelques gazis ; derrière cette pointe de verdure, les montagnes vont s’abaissant à l’horizon jusqu’à une grande ligne de palmiers qui décrit à l’œil la moitié de l’horizon. Au premier plan, le petit temple blanc est enfoui entre les décombres gris noir des anciennes maisons arabes. À ma droite et plus près encore, le grand pavillon, avec ses fenêtres pleines d’ombre, maintenant carrés noirs.

Troisième cour, carrée, était entourée de colonnes dont cinq subsistent encore ; les fûts sont brisés et gisent pêle-mêle par terre. Sur le