Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/232

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Maxime retourne à la cange préparer des papiers, on va camper près des deux colosses. Je monte à cheval et je vais me promener seul autour de Médinet, je monte vers les syrinx. Un renard sort d’une grotte avec un bruit de serpent qui dérange des pierres, il monte à pic, se détourne et me regarde tranquillement ; je prends mon lorgnon et nous nous contemplons. Même aventure m’arrive dix minutes après, en descendant, avec un chacal. Un homme se tenait debout sur un monticule avec un chien.

Je descends vers le Nil. — Village avec des pigeonniers. Deux affreux chiens d’Herment sautent à la croupe de mon cheval.

Je passe la nuit près des colosses, sous la tente, le vent est furieux, les moustiques me dévorent, je suis abîmé de poussière.

Le matin je fais une course à cheval du côté de l’hippodrome, précédé de notre guide Omer (grand, sec, bon homme, coiffé d’un cône raide, gris blond, en feutre, qui le fait ressembler à un prêtre de Persépolis. C’est ce qui a précédé le tarbouch ; si on l’enroulait d’une écharpe, ce serait tout à fait l’ancien turban des gravures. Omer a un petit chibouk de bois noir à nœuds.

Grande campagne nue, les chevaux marchent sur la terre dure, régulièrement balafrée de longues crevasses de sécheresse.

Le temple a une enceinte en briques crues pharaoniques et un revêtement complet romain. C’est dans cet édifice romain que se trouve un naos égyptien ptoléméide. — Retour au galop par Médinet-Abou, fantasia avec Orner. — Nos Arabes sont au pied du colosse. — Le sieur Rosa