Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/268

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et le docteur Arnousse. — Histoires polissonnes de Lubert-bey ; anecdote de la princesse Bagratien aux Champs-Élysées, avec un grand escogriffe en redingote blanche et en canne par derrière. — Nuit passée jusqu’à 4 heures du matin avec Mourier, à parler du père Jourdain ; nous avions commencé par parler de Hamlet. Fagnard vient dîner à l’Hôtel du Nil.

Dernière journée. — Aujourd’hui lundi 1er juillet, visite le matin à Willemin, qui est au lit, se lève en caleçon ; à Lambert en takieh et en robe de chambre ; il s’élargit vers nous quant aux doctrines esthétiques.

Après le déjeuner, chicheh au Café du Mouski.

Adieux à MM. Delaporte et Belin. — Nous allons à l’hôpital de Caserlaïneh. — Roseaux. — Navrement profond de f… le camp. Je sens par la tristesse du départ la joie que j’aurais dû avoir à l’arrivée. Des femmes puisent de l’eau, fellahs que je ne verrai plus ! Un enfant se baigne dans le petit canal de la Sakieh.

Sultane : le public m’empêche d’être ému suffisamment de ses larmes de reconnaissance ; elle veut nous suivre dans notre pays ! J’avais déjà éprouvé cette émotion à Assouan, c’est pour cela peut-être qu’elle fut faible ici.

Boulak-Haçanin. — Adieux des matelots ; l’émotion avait été hier en embrassant raïs Ibrahim pour lui dire adieu. M. et Mme Fagniart : Fagniart me semble plus dégagé plastiquement (il ne pose plus le gai), parce que là il est dans le vrai. — Dîner chez Willemin. — Dernière soirée avec Lambert, adieu à la grille de son jardin ; une sympathie quittée.