Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/278

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journée d’aujourd’hui moins accidentée qu’hier. On sort de Saida par des jardins, puis on regagne la mer, que l’on suit presque toute la journée ; les montagnes sont plus basses que le jour précédent et plus loin du rivage. — Une vieille tour du temps des croisades, entourée de feuillages à sa base, éclairée par le soleil levant. — Presque toute la journée on traverse une lande couverte de chardons desséchés, de petits caroubiers que le vent de mer a rasés ; quelquefois un champ de mais, un plant de tabac. — Le matin nous avons passé une rivière, le pont à angle a sa troisième arche séparée de lui, le bloc s’en est allé se pencher sur le flanc et reste là au soleil.

Déjeuner à Anhydra, au bord de la mer ; il y a une petite baie, nous la voyons à travers deux grands arbres. — Vasque carrée, sur le rebord de laquelle nous avons déjeuné avec des figues, de la viande froide et de la confiture de dattes. Un grand figuier dans la cour (derrière la maison), où coule dans un petit aqueduc l’eau qui va tomber dans la vasque. — Veau qui tetait une vache de couleur gris perle.

Nous repartons ; seconde rivière ; je reste monté sur le bord à voir tous les mulets passer à travers le bois de lauriers-roses qui s’épanouissent à l’entour de l’eau. — La lande, triste, triste. — Troisième rivière ; nous la passons sur le pont, elle est trop large, l’eau est très verte. — Gourbi de branchages où nous haltons. — Vieux bonhomme assis là, qui est pris de convulsions.

Tyr est au milieu d’une espèce de demi-lune très évasée. — Arrivés à 2 heures, descendus au couvent grec ; plus rien, quelques méchants ba-