Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/287

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par terre ; le cheval de Joseph, derrière nous, a failli l’écraser en passant.

Thura. — Chétif village au bord de la mer. Au coin du khan où nous descendons, hommes accroupis ; l’un lit le Koran à haute voix à la société, un autre se fait raser. Nous logions au premier, dans une salle qui me semble remonter aux croisades, ouverte à tous les vents. — Dîner par terre, sur le tapis, sur la terrasse en vue de la mer. — Avant le dîner, promenade au bord des flots le long de la petite anse, pour aller vers un pan d’une tour ruinée qui domine la mer. Là, restes, dans l’eau, d’anciennes constructions probablement du temps de Castel-Pelegrino, que l’on voit au loin. Nous revenons les pieds dans l’eau. — Nuit insectée.

Lundi, partis avant le jour. — Froid du matin, nos tarbouchs sont trempés par l’humidité ; jusqu’à Césarée nous enfonçons dans les sables.

Césarée. — L’enceinte se voit encore, mur continu avec des avancées carrées, en partie couvertes de verdure, multipliées et très larges de la base. — Anse et restes de constructions (tours ?) qui défendaient sans doute l’entrée du port.

Nous siestons à 10 heures, à Mina-Saboura, au bord de la mer, sous une avancée de rochers qui nous protège du soleil. De toute la journée nous n’avons pas vu de montagnes, c’est seulement un mouvement de terrain continu ; à notre gauche, sables, sables parsemés de caroubiers. Nous rencontrons un homme presque nu avec deux gros bardachs pendus à son corps ; il porte sur l’épaule un long bâton. Avant d’arriver à Omkaled-el-Mukhaled, en sortant d’une lande complètement nue, à la teinte roussie par les herbes desséchées et qui