Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas s’arrêter, il le dit en arabe d’une façon brutale, à Abou-Issa. — On descend encore quelque temps. — Sur les sommets de cet entonnoir, quelques petites tours anciennes. — On remonte ; c’est de plus en plus sec et dur. Pour descendre il faut quitter son cheval, larges dalles. (Avant le village, la montagne est ainsi, surtout vers le bas : une ligne de pierres, c’est la couche calcaire ; une ligne de verdure, et ces lignes parallèles vont dans le sens de la montée.) Enfin nous arrivons, mourant de faim, la tête vide et tout nous dansant dans le cerveau, au fond d’une vallée pleine d’arbres où il y a de l’eau. — Un pont.

Gazerel-Karoum. — Jardin, citronniers, vignes. — Famille juive qui nous donne des tapis. — Les femmes avec leur espèce de chapeau en visière ou de visière qui fait chapeau. — La femme du jeune homme qui nous avait fait toutes ces politesses, plaquée un peu, tetons que l’on voit facilement, grâce au décolletage intermédiaire complet : elle nourrissait son enfant. — Nous dormons une heure sous un citronnier, nous nous lavons la figure sous le pont et nous remontons à cheval à 3 heures.

On monte encore pendant une grande heure. Arrivée sur le plateau ; tous les terrains des montagnes ont une couleur de poudre de bois, rouge foncé, ou mieux de mortier. À chaque instant je m’attends à voir Jérusalem et je ne la vois pas. — La route (on distingue la trace d’un ancien chemin) est exécrable, il n’y a pas moyen de trotter. — Enclos de pierres sèches dans ce terrain de pierres. Enfin, au coin d’un mur, cour dans laquelle sont des oliviers ; j’aperçois un santon, c’est tout. — Je vais encore quelque temps ; des Arabes