Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/332

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biers, un laurier-rose et quelques menthes. — Les bains d’Ibrahim-Pacha : piscine soutenue par des colonnettes ; deux femmes fort laides et un vieux juif en sortent comme nous y entrons. L’eau me semble à la température de 36 degrés, la source même est plus chaude. Les vieux bains sont un peu plus loin. — Maxime prend un caméléon qui a des taches brun chocolat sous nos doigts. — Nous revenons par le bord de l’eau ; les montagnes du Hauran, grises avec un glacis rose par-dessus. Nous essayons de rentrer par les fortifications démantelées, ce qui nous est impossible. La dernière tour côté Sud est détachée du reste comme un décor ; on voit par derrière un palmier qui se détache dessus. — Nous rentrons par une porte à l’entrée de laquelle un homme en veste rouge est assis. En passant par les rues de la ville, nous voyons quelques femmes juives du Nord, avec leurs cheveux blonds, et leur coiffure frisonne.

Jeudi 29. — Partis de Tabarieh à 3 heures un quart du matin, avec le clair de lune qui dessine l’ombre de mon cheval à ma gauche, nous longeons le lac au pied des montagnes, dans la direction du Nord, vers Zafeth que nous voyons en face de nous sur le haut des montagnes. En bas, à droite, entre la pente et l’eau, quelques arbrisseaux, bauge à sangliers. Nos Arabes s’amusent à tirer des perdrix à balle, on en tue une. Quelques poules d’eau glissent sur la surface bleue de la mer de Tibériade, qui commence à devenir plus foncée au jour levant. La montagne de gauche s’écarte un peu, elle est taillée à pic en cet endroit ; c’est l’entrée d’un vallon qui va vers l’Ouest, dans laquelle Smaël-Aga nous dit qu’il y a beaucoup de