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Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu/375

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cèdres, deux tentes d’Arabes, vertes. Ce sont des Anglais, nous voyons de dessous l’une sortir une lady en chapeau. Le prêtre maronite nous offre un tapis et le livre des voyageurs.

Du sommet du Liban moins belle vue que la première fois, à cause de la brume qui couvre la plaine de Bequaa et nous dérobe l’Anti-Liban, la mer est grise et couverte de vapeur, la vallée des cèdres me semble d’une courbe plus simple que la première fois ; c’est peut-être parce que la voie monte moins. Je ne retrouve plus sa neige et il fait aussi moins froid que mercredi dernier. Du reste c’est éternellement beau, je redescends étourdi, tout comme la première fois. Nous revenons par le village de Bescharr : cascades naturelles dans les rochers, chutes d’eau et aspects de rochers comme dans les tableaux de Poussin, pays vraiment fait pour la peinture et qui semble même fait d’après elle. — Mûriers et peupliers. — Nous haltons près de l’église. — Enfants. — Jeune homme qui psalmodie avec un autre dans un livre non relié. — Gamin qui ne sait de l’italien que le mot si. — Une fontaine pleurante tombe de la maison du sheik. — Nous remontons. (En descendant, bu du lait de chèvre que nous offrent des pasteurs, dans une tasse de terre ; le troupeau, de la couleur des terrains, blanc gris, quelques-unes noires, occupait les deux côtés de la route, bordée là de pierres sèches, et se répandait au large.)

Arrivés à Aden à 1 heure et demie où nous trouvons le frère carmélite qui vient encore de saigner Sassetti. Nous allons nous occuper des préparatifs pour le traîner demain à Tripoli.