grotesque et emportée, sous la bonhomie de chaque détail. Ce tableau paraît d’abord confus, puis il devient étrange pour la plupart, drôle pour quelques-uns, quelque chose de plus pour d’autres ; il a effacé pour moi toute la galerie où il est, je ne me souviens déjà plus du reste.
Milan. — Bibliothèque Ambrosienne. — Elle est froide et humide, on y sent le vide et que tous les livres rangés ne transpirent pas sur les vivants. Il y avait peu de monde à travailler, cinq ou six tout au plus, parmi lesquels deux enfants. — Le gardien : petit homme grassouillet, habit bleu, boutons de métal, calotte de cuir sur le chef, prisant et souriant jovialement. — Le prefetto : ecclésiastique en lunettes, sec et grand, la tournure d’un in-folio mince ; pareille à celle de M. Potier par le dos. Chaque métier courbe son homme ; les souliers larges font les grands pieds, les petites bottines font les petits pieds.
Manuscrits : Cicéron, viie siècle ; le Virgile de Pétrarque, avec des notes en marges ; des lettres de Lucrèce Borgia, écriture assez lisible, cursive, tourmentée à la fin des mots. La lettre qui est à la montre, adressée au cardinal Bembo, commence par « Caro mio ».
Quatre bas-reliefs de Thorwaldsen ; un Amour ailé (avec une feuille de vigne en peau blanche) par Shadow, sculpteur, poussière parmi les tableaux ; deux de mon Breughel représentant l’Eau et le Feu ; une Vierge, de Memling, qui regarde son enfant d’un air doux ; un Lucas Cranach, deux figures ; un Holbein : Homme qui porte la main à son chapeau. — Esquisses de Léonard de Vinci : deux portraits avec du crayon jaune et