Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/101

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point, quand on tourne le dos au Nord, à la mer, à l’île de Négrepont, on a, à droite, la chaîne de montagnes de la Thessalie, avec Lamia à un bout et Stilidia (au bord de la mer) à l’autre, et à gauche, à l’avant-dernier plan, une grosse montagne blanche ; le fond est occupé par une ligne de montagnes plus petites, sur laquelle vient s’appuyer la grande continue, de droite. Sur ce côté gauche, pour venir jusqu’à nous, deux côtes de terrains descendant parallèlement. Suit la montagne, qui va dans la direction de la mer, s’abaissant jusqu’à Molos ; on la suit l’ayant toujours à sa droite pour aller jusqu’à Molos. Bientôt on découvre, ouverte au milieu, une haute tranchée, sorte de couloir un peu crochu, un peu courbé. Si l’on tirait une ligne droite, elle se trouverait aboutir entre Stilidia et Agia-Marina, petit village à gauche de Stilidia.

Où étaient les Thermopyles ? Notre guide et Buchon sont d’accord. Quand Giorgi nous a dit : « Vous y êtes », cela nous a paru absurde. Pourquoi les Perses n’entraient-ils pas plus au delà, par la montagne que nous avons descendue ce matin ? Qui les forçait de venir jusqu’ici ? Comment se fait-il que, selon Hérodote, les Perses tombaient dans la mer ? la mer n’est pas là, elle est à plus d’une lieue ! Faut-il entendre par mer marais ? Alors les Grecs auraient été sur cette colline couverte d’épines où nous nous sommes déchirés tantôt pour voir s’il y avait un défilé par derrière, défilé que nous n’avons pas vu ! Le marais est traversé par un grand cours d’eau ; est-ce le Sperchius ? Je n’ai pas vu les restes du mur de Justinien dont parle Buchon.