Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/143

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Le soleil perce les nuages, ils se retirent des deux côtés et le laissent couvert d’un transparent blanc qui l’estompe ; le ciel, noir sur la gauche, devient bleu outremer très tendre, avec des épaisseurs plus foncées dans certains endroits ; le bleu a un ton gris perle fondu sur lui. Les masses se dissipent, le bleu reste bordé de petits nuages blancs déroulés ; derrière l’acropole d’Argos, à notre droite, près de nous et sur elle, un petit nuage blanc, cendré. La lumière, tombant de ma droite et presque d’aplomb, éclaire étrangement François et Max à ma gauche, qui se détachent sur un fond noir, je vois chaque petit détail de leur figure très nettement ; elle tombe sur l’herbe verte et a l’air d’épancher sur elle un fluide doux et reposé, de couleur bleue distillée.

Avant d’arriver à Argos, deux moulins.

Argos, très grand bourg, rue droite avec un trottoir sur le côté, boutiques à auvents, aspect turc, un café sur la place avec un toit avancé.

Logés dans une cour, dans une chambre au rez-de-chaussée. Dans la cour boueuse, un cochon traîne un bâton au bout d’une corde.

27 janvier. — En sortant d’Argos, sur le flanc de l’acropole, restes d’un aqueduc, la ligne court à même la montagne ; au milieu de la pente de l’acropole, une maison blanche.

Ruines du théâtre, adossé à la montagne : les marches sont petites, le théâtre devait être fort grand ; des deux côtés des gradins, deux avancées en terre. Il y a encore trois petits escaliers longitudinaux dans toute la longueur des gradins, ils partent d’en bas et montent.

À côté du théâtre, en retour au monticule de