Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/181

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dessus : c’est du vert, puis la mer bleue. Au milieu de la ville, une place carrée, fontaine avec une statue d’évêque, le bras levé. — Santo Ronno. — L’albergo en dehors de la ville : en bas, pièce où nous nous chauffons, petites lampes antiques accrochées au mur, fumeuses ; un jeune môme qui nous questionne. — Visite de MM. de la police. — Difficulté de se procurer à manger, depuis deux heures nous attendons notre dîner, nous avons maintenant des oranges, de la salade et des câpres.

Mercredi 12 février. — Toute la journée, encore plus d’oliviers que la veille, belle campagne. — Arrêtés, à 11 heures, à Monopoli, où nous sommes escortés par toute la population du pays qui s’empresse pour nous voir.

Monopoli. — Grande place blanche, où toutes les maisons sont blanchies à la chaux, ainsi que tout le reste de la ville. — Nous entrons dans une église où des menuisiers travaillent au maître autel.

Monopoli est sur le bord de la mer. — Deux ou trois barques. — À droite de la crique où elles sont, restes de fortifications. — Place escarpée qui domine la mer. — Un vieux mendiant, aveugle, déguenillé, qui a servi Napoléon et qui nous fait l’exercice. — Belle route. — Les sellettes énormes des voitures dorées. — Aspect propre et aisé de toutes ces populations. — Hors la ville, des prêtres en tricorne, qui se promènent avec des jeunes gens en costume séculier.

Le soir, arrivés à Bari, à la nuit presque close, nous faisons toutes les auberges du pays sans pouvoir trouver de logement. Enfin nous usons