Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/197

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Raphaël. Portrait du chevalier Tibaldeo. — Parmesan. Portrait de Christophe Colomb. — Le premier, en petit chaperon noir, barbe petite et courte, œil brun, front carré ; le second est un beau cavalier, avec toute sa barbe très soignée et une grande moustache fauve qui descend dessus ; œil bleu, nez très fin, front large, chevelure brune blonde soigneusement séparée sur le front, œil bleu foncé ouvert et charmant, ensemble coquet et très troussé. Derrière lui, un casque et une masse. Manches grenat pâle, à crevés. C’est là bien plutôt un cavalier, et le portrait indiqué comme celui de Tibaldeo pourrait bien être celui de Christophe Colomb ; j’ai peine à croire qu’il n’y ait pas méprise dans le catalogue. Ce portrait n’est guère non plus dans la façon du Parmesan, si blond d’habitude ; tout, au contraire, ici est brun et très mâle.

Parmesan. Portrait d’Améric Vespuce. — Est-ce du Parmesan ? en tout cas ses portraits d’hommes ne ressembleraient guère à ses tableaux ? Même observation que ci-dessus. Belle peinture. Toque, barbe roux brun, courte, deux longues pointes de son rabat tombent en avant sur sa poitrine ; tout en noir, un livre ouvert.

M. Spadaro. Portrait de Masaniello fumant sa pipe. — Petit chapeau retroussé, avec une médaille et une plume ; de la main gauche il tient un petit pot à tabac avec un couvercle ; l’épaule gauche découverte, visage rond, physionomie gaie et insouciante, air gamin, bouche dessinée, pas de barbe, nez pommé, un peu rouge par le bout. Peu de type méridional, nullement l’air féroce, au contraire l’air joyeux et gaillard.