Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

séquent, est éclairé, la lumière tombe dessus. Elle le tient du bras gauche, et la main gauche est appuyée sur son épaule gauche ; de sa main droite avancée elle retient un linge blanc qui passe sur le ventre du Bambino, le poignet de cette main est à nu ; au delà du poignet, la chemise blanche retroussée et la doublure bleu pâle de sa robe violette. Un fichu jaune est sur son épaule, transparent à mesure qu’il descend, et laissant passer à travers lui la teinte enflammée de la robe. La robe est ouverte pour donner à teter et le sein gauche à nu ; c’est un sein poire, petit, chaud, d’une inconcevable beauté comme douceur et allaitement. Belle ligne qui descend du col jusqu’au bout de ce sein. La tête est un peu tournée vers le côté droit et il y a une ombre sur la mâchoire de ce côté.

C’est une tête ronde, ayant autour d’elle sur le front (ils ne descendent pas sur les tempes) des cheveux noirs de suie avec un ton roux brun par-dessus ; derrière la tête et en contournant la ligne extrême, un voile grisâtre amassé en bourrelet irrégulier. Les yeux sont noirs, calmes, purs, vrais, regardent d’aplomb et descendent en vous. Des tons un peu bleuâtres entre les sourcils au haut du nez, le nez droit, fin, les narines petites, la gouttière du nez à la lèvre est très creusée, la bouche petite, fort dessinée, petit menton rond.

L’enfant ressemble à sa mère : même couleur de cheveux mais plus clairs, le blanc des yeux bleu et la pupille très lumineuse ; la poitrine est large et d’une anatomie splendide comme force et vérité, c’est bombé, plein et carré par les deux lignes externes. Bon petit bras gauche, dont la