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Vendredi, 4 heures et demie. — Dîner chez M. de Taverne avec M. de Bovy, conversation religieuse.

Je me suis, la nuit du jeudi, et celle du vendredi, couché fort tard à cause de mes paquets et je suis parti de Tunis pour le Riff, éreinté.

Samedi. — Parti à 8 heures moins le quart, par la porte qui est au Sud.

Première plaine (du Bardo). Nous passons entre la route du Bardo et le lac à gauche ; à droite, ondulations très larges et douces des montagnes ; à gauche, le lac, puis de petites collines grises, montagnes bleues derrière. Au bout d’une heure, on monte ; la route, sur un rocher, est resserrée, puis s’ouvre la deuxième plaine, très large et en forme de grand hippodrome. À l’entrée de cette plaine, à gauche, massif de cyprès, palais du bey. Des montagnes, on ne voit plus que le Zaghouan à gauche ; au fond, montagne bleue ; à droite, c’est plus resserré et plus bas, vert pâle.

Arrêté au beau fondouk de Bordj-el-Amri. Je fais la sieste en haut. Fenêtre : trou carré ; sous ma main, sous le matelas, une flûte. Grands appartements silencieux ; dans la cour, niches ogivales tout autour.

La plaine se resserre en montant insensiblement, et on va dans une gorge élargie qui s’appelle Djarkoub-el-Djedavi ; elle est couverte de jujubiers sauvages, parmi lesquels des bouquets d’une verdure plus verte et luisante, feuilles ovoïdes ; puis on descend, l’horizon se termine vite à gauche. — Place large et déserte. — Les puits. — Sebabil : réservoir.

Vieille femme qui se dispute contre un de nos cavaliers. — Tentes installées par le bey pour la