Page:Flaubert - Par les champs et par les grèves.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX

De Crozon à Landévennec. — Moulins qui servent à nous reconnaître. — Fond de la rade. — Terre découpée en langues de mer qui avancent entre de petites montagnes toutes vertes et toutes boisées, même jusqu’au bas ; ça m’a fait penser à la Grèce. — Vieille abbaye, deux statues, l’une couchée, l’autre debout ; boudoirs d’un nouveau style ; la mer vue par le trou des fenêtres ; au premier plan un champ de pommiers. — Intensité de priapisme fluent. — Passage. — Course solide.
Daoulas. — Le bonnet de nuit. — Jeune enfant nu-pieds venant vendre des fraises et revenant avec l’argent acheter un gros morceau de pain. — Goût horripilant d’un ossuaire dans le cimetière. — M. Genès, mouchard, marchand d’hommes, agent d’affaires, inspecteur de ces demoiselles, concierge du dispensaire ; il se moque des juifs qui font le même commerce que lui, avec leurs grands manteaux et leur chaîne de chrysocale ; n’aime ni le bal, ni l’église, ni le théâtre, mais une vieille bouteille ; il raccroche des hommes sur la route : « le remplaçant est le meilleur soldat parce qu’il est comme un forçat ». Et l’honneur de l’armée dirait le National ? eh ! eh ! eh !
Calvaire de Plougastel. — Amusant ; animaux lourds, chevaux et ânes ; mine d’un homme qui ....... le Christ en lui tirant la langue ; air raide de deux hommes qui vont le souffleter. M. Genès prenait la pâque pour une scène