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Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/273

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Tous les bourgeois.

C’est vrai !

Ils se détournent un peu
et tapent sur le baromètre accroché en dehors de la fenêtre.

Ça va-t-il se maintenir ?

Après quelque réflexion.

Oui !… oui… on peut prendre le frais !

Les croisées se referment, et bientôt tous les bourgeois rentrent en scène et s’installent devant leurs portes sur des chaises, chaque ménage étant flanqué d’un petit garçon habillé en turco et d’une petite fille habillée en Suissesse.

Ah ! on est bien ici !

Les femmes prennent leur tricot, les hommes leur journal. Jeanne, en costume extra-bourgeois, s’assoit sur le seuil d’une maison au premier plan, à droite.


Scène III.

Les Bourgeois, Les Bourgeoises, JEANNE, LE ROI DES GNOMES.
Dès que Jeanne est assise,
Le roi des gnomes, ayant retiré quelques-uns de ses attributs de Pontife du Pot-au-feu, paraît derrière elle, et se penchant sur son épaule.

Tu le vois ! tout me cède ! tout nous sert ! Je n’ai eu qu’à me montrer pour être élu bourgmestre de la ville et pontife de la religion.

À part.

Rien de plus facile : c’est dans la médiocrité que l’esprit du mal triomphe !

Jeanne, soupirant.

Mais voilà tant de jours que je le cherche, que je l’attends… Et il va venir, tu crois !