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Scène III.

Les Arbres, DOMINIQUE, PAUL.
Paul, accablé.

Je ne le trouverai donc jamais, cet infernal château des Gnomes ! et Dominique disparu ! On n’est pas idiot comme ce garçon ! J’ai beau lui prescrire de ne pas me quitter d’une semelle, depuis plus de deux heures il faut que je perde mon temps…

Il est arrivé au milieu de l’allée, et s’arrête stupéfait.

Ah ! Enfin !…

Dominique secoue ses branches, pour attirer l’attention
de son maître.

Me voilà donc au terme de toutes mes recherches et de toutes mes fatigues ! Merci, bonne fée, d’avoir soutenu mon cœur à travers des périls où tant d’autres avant moi se sont perdus !

Un éclat de rire part de l’intérieur du château.

On dirait un éclat de rire venant du château. Cependant toutes ses fenêtres sont fermées… Qu’est-ce encore ? Allons ! c’est bien la peine d’être arrivé jusqu’ici pour m’effrayer, comme une femme, du cri de quelque oiseau ou d’une bête fauve ?… Mais où est donc Dominique ?

Dominique s’agite.

J’ai fait plus que mon devoir en le cherchant derrière tous les arbres de cette forêt… M’a-t-il assez ennuyé, du reste, pendant le voyage ! et je suis bon de tant l’aimer, vraiment ! Il sera tombé sans doute dans quelque embûche, où, malgré mes recommandations, sa curiosité ou sa sottise l’aura conduit.

Dominique s’agite de plus en plus.