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THÉÂTRE.

Madame Duvernier.

Mais non ! Je ne lui ai encore rien dit !

Madame de Mérilhac.

Alors que savez-vous si Thérèse…

Madame Duvernier.

Oh ! il ne refusera pas une femme de ma main !

Madame de Mérilhac.

Voilà un fils modèle, chère Madame, recevez-en mes compliments.

Madame Duvernier.

Pour être dans le vrai, certains indices, de ces petits détails peu importants par eux-mêmes, mais qui, réunis, ont leur signification, me donnent à croire que la jeune personne ne lui est pas indifférente. Pendant les visites que nous faisons aux dames de Grémonville, j’ai remarqué qu’il avait de la pâleur, avec des yeux !… Ah ! comtesse ! Quels yeux ! Ça me rappelle son pauvre père quand il était dans la même position, et je vous avoue que, à sa place, moi aussi c’est bien Thérèse que je choisirais… un agneau, du bon sens, pas évaporée, pas artiste, avec le goût naturel de l’économie, enfin une vraie femme d’intérieur, tout ce qu’il faut pour gagner la confiance d’une mère de famille, en être une elle-même !

Madame de Mérilhac.

Je la crois, comme vous, une jeune fille pleine de… qualités sérieuses, ce qui ne l’empêche pas, sans doute, d’en avoir au fond de plus brillantes, et que monsieur votre fils ne manquera pas de développer, tout naturellement, par sa place…