Page:Flaugergues - Au bord du Tage, 1841.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 122 — Regrettaient-ils des bois les verts abris , L’air libre et pur, la brise printannière ? Non. D’un palais ils voyaient les lambris Dans les barreaux dorés de leur volière. Quand ma main chaque jour la couvrait de mouron, Ils chantaient : ils croyaient posséder la nature, Aussitôt qu’une fleur ou qu’un brin de verdure Venait s’entrelacer aux fers de leur prison. Pauvres captifs ! maintenant au secret, Chacun sent bien l’excès de sa misère, Tous deux mourans de langueur, de regret. Que sert d’orner un cachot solitaire ? L’époux ne redit plus ses joyeuses chansons. Ah ! son premier asyle était une patrie ! Rendez-lui ce séjour, rendez-lui son amie, Ou craignez que ma main n’ouvre les deux prisons.