Page:Flaugergues - Les Bruyères, 1854.djvu/19

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Mais, hélas ! d’Israël les filles désolées
A leurs fronts pâlissans n’attachent plus de fleurs
Elles marchent échevelées,
Le sable du désert s’humecte de nos pleurs

—Malheureuses tribus errantes !
Par un soleil brûlant nos fronts sont dévorés,
Nos poitrines sont haletantes,
Nos genoux chancelans et nos pieds déchirés.

Où donc s’arrêtera notre pénible course ?
Pauvres captifs, où donc serons-nous transplantés ?
Sur quelle rive, à quelle source
Laverons-nous enfin nos pieds ensanglantés ?

Nous, qui ne devons plus entendre le murmure
Des flots de la patrie, où serons-nous portés ?
Rongés par les vautours, par l’impie insultés,
Où blanchiront nos os privés de sépulture ?