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Page:Flaugergues - Les Bruyères, 1854.djvu/29

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L’esquif loin du port égaré ;
Qu’il périsse et qu’au gouffre avide,
Nouvelle proie il soit livré !

Allez bien loin de cette plage
Où croissent ronces et chagrins,
Sur un poétique rivage
Où luit un soleil sans nuage
Chercher de plus heureux destins.

Allez, et qu’à votre nacelle,
Le vent soit propice et fidèle ;
Le ciel brillant, paisible et pur ;
L’aurore toujours rose et belle,
L’air frais et doux, le flot d’azur !

Oubliez que sur cette terre
Que vous voulez fuir sans retour,
Soupire une voix solitaire ;
Que pour vous une humble prière
Au ciel montera chaque jour.