Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/122

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jours nouvelles. 253 Et puis certains dieux, après avoir connu les honneurs dans la maturité, ont vieilli pour me servir d’un euphémisme ; 254 d’autres nouvellement introduits, obtiennent l’adoration [160]. Certains temples sont désertés et de nouveaux s’élèvent, les hommes bâtissant chacun suivant son caprice, alors qu’ils devraient au contraire conserver immuable leur croyance en Dieu et le culte qu’ils lui rendent.


XXXVI

Analogies entre les lois de Platon et celles des Juifs.


255 Apollonius Molon était parmi les esprits insensés et aveugles ; mais ceux des philosophes grecs qui ont parlé selon la vérité, ont bien vu tout ce que je viens de dire, et ils n’ont point ignoré les froids prétextes des allégories [161]. C’est pourquoi ils les méprisèrent justement, et leur conception de Dieu, vraie et convenable, fut conforme à la nôtre. 256 En partant de cette croyance, Platon [162] déclare qu’il ne faut recevoir dans la République aucun poète, et il en exclut Homère en termes bienveillants après l’avoir couronné, et aspergé de parfum, pour l’empêcher d’obscurcir par ses fables la vraie conception de Dieu. 257 Mais Platon suit surtout l’exemple de notre législateur [163] en ce que sa prescription la plus impérieuse pour l’éducation des citoyens est l’étude exacte et approfondie de la loi, obligatoire pour tous ; par les mesures aussi qu’il a prises pour empêcher que des étrangers ne se mêlassent au hasard à la nation et pour conserver dans sa pureté l’État, composé de citoyens fidèles aux lois [164]. 258 Sans avoir réfléchi à aucun de ces faits, Apollonios Melon nous a fait un crime de ne point recevoir parmi nous les hommes qui se sont laissé assujettir auparavant par d’autres croyances religieuses, et de ne point vouloir de société avec ceux qui préfèrent d’autres habitudes de vie [165]. 259 Mais cette pratique non plus ne nous est pas par-