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IX

Apologie de son histoire de la guerre.


[47] Moi, au contraire, et sur l’ensemble de la guerre et sur le détail des faits, j’ai écrit une relation véridique, ayant assisté en personne à tous les événements. [48]. Car j’étais général de ceux qu’on appelle chez nous les Galiléens tant que la résistance fut possible, puis, capturé, je vécus prisonnier dans le camp romain. Vespasien et Titus, me tenant sous leur surveillance, m’obligèrent à être toujours auprès d’eux, enchaîné au début ; plus tard, délivré de mes liens, je fus envoyé d’Alexandrie avec Titus au siège de Jérusalem. [49]. Pendant ce temps pas un fait n’a échappé à ma connaissance. En effet, je notais avec soin non seulement ce qui se passait sous mes yeux dans l’armée romaine, mais encore les renseignements des déserteurs que j’étais seul à comprendre. [50]. Ensuite, dans les loisirs que j’eus à Rome, la préparation de mon histoire entièrement terminée, je me fis aider pour le grec par quelques personnes et c’est ainsi que je racontai les événements pour la postérité. Il en résulta pour moi une telle confiance dans la véracité de mon histoire qu’avant tous les autres je voulus prendre à témoin ceux qui avaient commandé en chef dans la guerre, Vespasien et Titus. [51]. C’est à eux les premiers que je donnai mes livres et ensuite à beaucoup de Romains qui avaient participé à la campagne ; je les vendis d’autre part à un grand nombre des nôtres, initiés aux lettres grecques, parmi lesquels Julius Archélaüs22, le très auguste Hérode23, et le très admirable roi Agrippa lui-même. [52]. Tous ces personnages ont témoigné que je m’étais appliqué à défendre la vérité, eux qui n’auraient point caché leurs sentiments ni gardé le silence si, par ignorance ou par faveur, j’avais travesti ou omis quelque fait.