Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XXII

Les Grecs même mentionnent les Juifs. Pythagore de Sanies, Hérodote, Chœrilos, Cléarque, Hécatée d’Abdère, Agatharchide.


[161] Ceux qui ne sont point disputeurs à l’excès se contenteront, je pense, de ces explications ; mais il faut aussi satisfaire aux questions des gens qui, refusant d’ajouter foi aux annales des barbares, accordent leur créance aux Grecs seuls ; il faut leur présenter beaucoup de ces Grecs mêmes qui connurent notre nation et la mentionnèrent à l’occasion dans leurs propres ouvrages. [162]. Pythagore de Samos, auteur fort ancien, qui, pour sa sagesse et sa piété, est considéré comme le premier de tous les philosophes, a, de toute évidence, non seulement connu nos institutions, mais encore les a largement imitées. [163]. De ce philosophe nous n’avons aucun ouvrage reconnu authentique, mais beaucoup d’écrivains ont raconté ce qui le concerne. Le plus célèbre est Hermippe, esprit que tout genre de recherche intéressait. [164]. Il raconte dans le premier livre de son Pythagore que ce philosophe, après la mort d’un de ses intimes nommé Calliphon, originaire de Crotone, disait qu’il avait commerce nuit et jour avec l’âme de celui-ci, et qu’elle lui donnait le conseil de ne point passer à un endroit où un âne s’était couché97, de s’abstenir de toute eau saumâtre ( ?) et de se garder de toute médisance98. [165]. Puis l’auteur ajoute encore  : « Il pratiquait et répétait ces préceptes, se conformant aux opinions des Juifs et des Thraces qu’il prenait pour son compte ». En effet, on dit avec raison99 que ce philosophe