Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/68

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nombre d’environ deux cent mille, et reçut son père Aménophis revenu d’Ethiopie.


XXXIII

Ses mensonges. Manéthôs et lui se contredisent.


[293] Voilà ce que raconte Chærémon. Il résulte clairement, je pense, des récits précédents que l’un et l’autre ont menti168. Car s’ils s’étaient appuyés sur quelque fait réel, un pareil désaccord était impossible. Mais ceux qui composent des livres mensongers ne mettent point leurs écrits d’accord les uns avec les autres ; ils façonnent les faits à leur fantaisie. [294]. Ainsi, pour Manéthôs, le désir qu’avait le roi de voir les dieux fut l’origine de l’expulsion des contaminés ; Chærémon y substitue sa propre invention, l’apparition d’lsis en songe. [295]. Pour celui-là, c’est Aménophis qui, dans sa prédiction, conseilla au roi la purification ; pour celui-ci, c’est Phritobautès. Voyez aussi combien se rapprochent leurs évaluations de cette multitude  : l’un parle de quatre-vingt mille hommes, l’autre de deux cent cinquante mille ! [296]. De plus, Manéthôs jette d’abord les contaminés dans les carrières ; puis il leur donne Avaris comme résidence, les excite à la guerre contre les autres Egyptiens, et c’est alors que, selon lui, ils appelèrent à leurs secours les Hiérosolymites. [297]. Pour Chærémon, chassés d’Égypte, ils trouvèrent auprès de Péluse trois cent quatre-vingt mille hommes abandonnés par Aménophis et, avec eux, revenant sur leurs pas, ils attaquèrent l’Égypte et Aménophis s’enfuit en Éthiopie. [298]. Mais le plus beau, c’est qu’il ne dit ni qui étaient, ni d’où venaient tant de milliers de soldats, s’ils étaient Égyptiens ou arrivés du