Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/75

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l’orientation d’Héliopolis. Au lieu d’obélisques, il dressa des colonnes sous lesquelles était sculptée une barque ; l’ombre projetée par une statue sur la barque y décrivait un cercle correspondant à celui du soleil dans l’espace. [4] »

12 Telle est l’étonnante assertion de ce grammairien. Ce mensonge n’a pas besoin de commentaire. ; les faits le mettent en pleine évidence. En effet, ni Moïse lui-même, quand il éleva à Dieu le premier tabernacle, n’y a placé aucune sculpture de ce genre ou n’a recommandé à ses successeurs de le faire ; ni Salomon, qui dans la suite construisit le temple de Jérusalem, ne s’est permis aucune œuvre superflue comme celle qu’a imaginée Apion. 13 D’autre part, il dit avoir appris « des vieillards » que Moïse était Héliopolitain : c’est sans doute qu’étant plus jeune lui-même, il a cru des hommes qui, en raison de leur age, avaient dû connaître Moïse et vivre de son temps. 14 Du poète Homère, lui grammairien, il ne peut nommer la patrie avec certitude, ni celle de Pythagore, qui a vécu, peu s’en faut, hier et avant-hier [5]. Mais sur Moïse, qui les précède de tant d’années, il se montre si crédule aux récits des vieillards que son mensonge en devient manifeste. 15 Sur l’époque où, selon lui, Moïse emmena les