Aller au contenu

Page:Fleischmann - Le Rival de Sherlock Holmes.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La prise de Fierling fut mon bâton de maréchal à moi. Mes vœux étaient comblés, mon serment était tenu. Le procès fut long. Fierling, nia tout et du banc des accusés jeta à la salle haletante, la phrase résumant tout le programme de sa vie criminelle et agitée :

— Que ceux qui veulent vivre et mourir avec moi fassent de même !

Ce n’est que plus tard que j’ai compris toute la portée de ces paroles. À l’audience un jeune, l’élève favori de Fierling, dans l’espoir d’échapper au châtiment, vint déposer contre lui. Fierling l’écouta en silence et les policemen qui le gardaient, l’entendirent seuls murmurer ces mots véritablement pathétiques dans cette bouche de jeune assassin :

— Et toi aussi, mon fils !

D’après cela imaginez-vous le bandit. Le 3 octobre 1893, Fierling, assis sur la chaise électrique qui allait faire de lui un cadavre, au moment de sentir sur sa tête le masque de la mort, me dit ces paroles restées profondément gravées dans ma mémoire :

— J’aime mieux être à ma place qu’à la vôtre, car un jour vous saurez ce que mes amis vous réservent.

Eh bien, Sanfield, c’est aux amis de Fierling que j’ai affaire aujourd’hui.