Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/106

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à cet égard. Ce jeune homme, malgré ses qualités et sa séduction, n’était pas complet, et j’ignore si la nature l’avait doué d’assez hautes facultés pour jouer un rôle de premier ordre au milieu des complications de l’époque ; mais il y avait des éléments précieux en lui ; et, en première ligne, le caractère, la grâce et la finesse, qualités bien nécessaires dans la position difficile où il se trouvait.

Il chérissait son grand-père et avait le talent de pouvoir tout lui dire sans lui déplaire. De son côté, l’Empereur l’aimait tendrement, comme toute la famille impériale. Sans aucune espèce de doute, les événements de juillet 1830 ont fait une puissante impression sur le duc de Reichstadt. Ils ont développé chez lui des idées d’ambition qui dormaient. Alors il s’établit dans son cœur un combat continuel, ce tourment, le pire de tous, qui naît de désirs paraissant justes et fondés et qui ne sont pas satisfaits. Il n’aimait pas les Bourbons, mais il concevait leurs droits et leur grandeur. Ceux-ci mis hors de cause, il répétait que, lui aussi, avait des droits et des droits plus clairs, plus en harmonie avec la doctrine du temps que ceux de Louis-Philippe. Ainsi, sous le rapport politique, il était tourmenté ; sous le rapport militaire, il ne voyait dans sa carrière rien de réel ; car la réflexion l’amenait facilement à reconnaître