Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/109

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que, puisqu’il ne pouvait pas faire la guerre à la France ni pour la France, il lui était interdit de la faire jamais, et toute sa vie se passerait ainsi en exercices et en manœuvres. Dans d’autres moments, il lui est arrivé de s’abandonner à une sorte de désespoir en réfléchissant qu’ il ne pouvait y avoir de guerre en Europe qu’entre la France et le reste des puissances du continent. Alors il lui échappait de dire : « Mais est-ce que la gloire acquise, même aux dépens des Français, ne me grandirait pas à leurs yeux, et, si j’étais appelé un jour à les gouverner, n’en serais-je pas plus digne, si j’avais prouvé ma capacité par mes actions ? »

Et puis il revenait aux premières idées que le sang français devait être sacré pour lui. Son père lui avait tracé la marche qu’il devait suivre pendant toute sa carrière, durant toute sa vie, et il lui arrivait, comme il arrive souvent dans le malheur, de s’abandonner à des espérances vagues qui, n’étant basées sur aucune chose positive, ne sont qu’une chimère envoyée par la Providence pour alléger les peines du cœur et les souffrances de l’esprit. Sa mort, dans les circonstances où elle a eu lieu, a été un grand événement politique. Le parti militaire, en France, connu sous le nom de parti bonapartiste, n’a plus eu de lien ni d’existence après la mort du duc de Reichstadt.