Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/14

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étrangers, a jeté les obscurs lauriers dus à son martyre. Et c’est, d’un geste indécis et troublé, que nous les écartons aujourd’hui, pour regarder battre, de la vie surnaturelle de la légende, le cœur de ce mort si tendrement pleuré et aimé.

Il ne s’agit point ici de recommencer la biographie du fils de l’Empereur ; de récapituler les pompes glorieuses de sa naissance, et d’écouter, au fond des temps révolus, se fracasser la voix des cloches de 1811 au-dessus de la ville et de compter, aux caisses sonores et luisantes des tambours, les tonnerres roulants des bans d’honneur triomphaux. Inutile aussi de montrer l’enfant entraîné dans la catastrophe de 1814 ; superflu de conter ses supplices d’otage aux mains de l’autocratie autrichienne et de dérouler le tableau des années grises où, derrière l’horizon muet, pâle soleil effacé au grand ciel napoléonien, les regards des soldats de l’Immortelle le cherchaient. À quoi bon encore l’image évoquée des élans des « brigands de la Loire » vers cette espérance orpheline, les bonds de leurs rudes et tendres cœurs vers ce fantôme prisonnier d’une dynastie déchue, et les larmes de ces yeux brûlés par le grand vent des guerres d’Empire, à l’évocation tenace et douloureuse du Petit sur le trône du Grand ? En vérité, à quoi bon ? Tout cela, n’est-ce pas son histoire, maintenant {{Corr|quasi-officielle|